Les langues commencent à se délier, à propos de l'assassinat du président du conseil régional de Ziguinchor. Après Ablaye Badji et Youba Sambou, qui sont sortis de leur réserve pour dire qu'ils ne sont ni de près ni de loin impliqués dans le meurtre de Omar Lamine Badji, c'est au tour de leurs "frères" de la fédération départementale Pds de Bignona de monter au créneau pour dire que Omar a été victime d'un crime politique. Car, il était devenu gênant, non pour les populations ou le MFfdc, mais pour ses collègues et membres du Comité Directeur du Pds.
En à croire l'ancien député Moussa Diédhiou, secrétaire général de la section Pds de Thionck-Essyl, par ailleurs secrétaire général adjoint de la fédération départementale de Bignona, l'on n'a pas besoin de "chercher de midi à quatorze heures". Le crime perpétré contre feu Omar Lamine Badji est un crime politique. Pour lui, Omar avait un problème au niveau de son parti. Il avait fini de "se créer de rivalités" au sein de la formation libérale, parce qu'il jouissait de la confiance du président Wade. Il était un frère pour le président Wade. Et cela gênait ses collègues membres du bureau politique. Auparavant, le compagnon d'Omar Lamine avait rappelé que lors de l'oraison funèbre, il avait clairement indiqué que "ceux qui croient que l'élimination physique du président du Conseil régional de Ziguinchor du terrain politique" leur offre les "coudés franches pour s'adonner à des besoins de bas étages, se trompent lourdement". Car, ils ne pourront jamais "s'imposer" dans le département de Bignona. Toujours, selon Moussa Diédhiou, Omar n'est pas mort sous les balles du Mfdc. Pour la simple raison, dit-il, qu'il n'a jamais eu de bisbilles avec le Mfdc. Ni avec Salif Sadio, ni avec les autres fractions rebelles. "Je soutiens, et je le soutiendrai toujours, Omar avait un problème au niveau de son parti", a-t-il clamé. Avant de dire tout son étonnement sur la sortie de Ablaye Badji, conseiller à la primature, et Secrétaire Général, renseigne-t-il, de la fédération départementale bis de Bignona. Lequel a estimé qu'il n'est impliqué ni de près ni de loin dans cet assassinat. "Quelle mouche l'a piqué"? S'est-il interrogé. Ajoutant qu'en milieu diola, ceux qui tuent finissent toujours par parler. Quand et dans quelle circonstance ? Il donne sa langue au chat...
Bounétène Manga (L'Office)
Commentaires