Lors d’une récente déclaration à la presse française, le Club des investisseurs français au Sénégal, association qui regroupe une centaine d’entreprises, s’est inquiété de la percée des sociétés marocaines dans le marché sénégalais.
L’ «agressivité» des exportateurs marocains et
autres investisseurs serait une des raisons de l’effritement du volume
d’affaires entre l’Hexagone et le Sénégal.
Cette évolution réconforte
les tenants, parmi les opérateurs nationaux, du développement des échanges
Sud-Sud en réaction à la perte de vitesse de la position extérieure dans les
marchés traditionnels. Et le Sénégal en est une parfaite illustration. Les
principaux produits bénéficiaires de cette expansion sont le textile,
l’agroalimentaire (margarine, boissons, conserves...), les médicaments et les
équipements électriques.
Mais, au-delà du commerce, ce sont aussi les
investissements marocains qui y sont en verve, totalisant un stock de plus de
150 MDH à fin 2005, contre à peine 100 MDH en 2002. Et il est vrai que les
récents succès des entreprises marocaines se font au détriment de leurs
homologues françaises.
BMCE Bank Dakar est devenue une référence en
matière d’activité de banque d’affaires alors qu’auparavant les cabinets
français accaparaient presque tous les deals. CID, le leader marocain de
l’ingénierie, y fait aussi des percées intéressantes.
Autre exemple,
celui de West Afric Pharma, filiale de Sothema, qui produit des génériques
permettant de réduire les importations sénégalaises de médicaments, notamment à
partir de la France et, last but not least, le groupe CCGT (consortium de BTP)
affiche un carnet de commandes fermes de 1,1 milliard de DH pour des projets
dans lesquels de grandes entreprises françaises étaient en course. Comme quoi,
la mondialisation peut aussi charrier des bienfaits pour des pays comme le
Maroc, pour peu que l’on sache bien se positionner.
(Source: La Vie Eco)
NB: La banque d’affaires marocaine BMCE Capital, qui agit en tant que conseiller auprès du gouvernement sénégalais, a été désignée cette semaine pour assister la société chargée du financement et de la construction du nouvel Aéroport International Blaise Diagne à Dakar dans la sélection d’un gestionnaire chargé de valider le Master Plan et le design de l’infrastructure.
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