Après son apparition dans quelques pays africains, le virus de la grippe aviaire aurait fait son entrée dans la région de Matam, si l’on en croit une rumeur persistante. Ce que démentent les autorités et le service départemental de l’Elevage, qui en appellent tout de même à la vigilance des populations.
Face à la montée de la rumeur faisant état d’une présence du virus H5N1 dans le département de Matam, Alioune Ndiaye, le chef du service départemental de l’Elevage de Matam, dément fermement et souligne «qu’en cette saison de transition entre froid et chaleur, la maladie de Newcastle se manifeste toujours dans la région avec de fortes mortalités». Mais la vigilance reste de mise et le service s’active à faire passer des consignes de prudences aux populations qui sont appelées à signaler dans les plus brefs délais toute mortalité suspecte d’oiseaux ou de poulets.
La campagne de sensibilisation, lancée à cet effet, pose quelques recommandations aux populations pour le respect strict des règles élémentaires d’hygiène. Dans ce cadre, il est recommandé la bonne cuisson des aliments, notamment poulets et œufs, l’interdiction pour les enfants de chasser, abattre ou tenir dans les mains des oiseaux morts et surtout de signaler aux autorités tout cas de mortalité suspecte d’oiseaux ou de poulets dans les plus brefs délais. Le Sénégal s’est déjà engagé dans la voie de la prévention avec l’arrêt des exportations, mais le plus important reste la vigilance des populations et la surveillance des zones à risque comme les parcs ornithologiques et les zones d’élevages de volailles.
Il importe toutefois de signaler qu’une «présence du virus H5N1 dans la région est hautement improbable dans la mesure où le virus craint la chaleur et que la canicule s’installe peu à peu dans la région», ajoute le chef du service départemental de l’Elevage. Ainsi, à partir de 70°c de cuisson, le virus disparaît, mais il demeure qu’à l’échelle planétaire, il reste très redouté, car pouvant être à l’origine de pandémies comme la grippe espagnole qui, en 1918-1919, avait fait entre 20 et 40 millions de morts.
Bien que jusque-là la contamination vienne d’un contact avec un animal
infecté (surtout volaille, oiseau et plus rarement porc), le risque demeure
d’une mutation de la souche actuelle en une forme hautement infectieuse pour
l’homme et qui se propagerait d’un sujet à l’autre. Une telle éventualité
entraînerait une pandémie d’autant plus grave que plusieurs mois sont
nécessaires pour produire des vaccins après l’identification de la souche
pandémique. La stratégie mondiale concernant cette maladie consiste notamment à
stocker massivement des médicaments parmi lesquels on peut citer le Tamiflu
produit par le laboratoire Roche qui est un puissant antiviral et qui est
susceptible de réduire la durée de la maladie, mais aussi de prévenir la
contamination. L’autre remède connu reste le Relenza de Glaxo Smith Kline, qui
s’administre en spray. Mais dans la mesure où le risque majeur réside dans la
mutation du virus vers une nouvelle forme, ces médicaments pourraient en
définitive s’avérer inefficaces.
Mame Woury THIOUBOU (Le Quotidien)
Commentaires