(AFP) Un millier de personnes a manifesté samedi à N'Djamena pour exiger l'extradition de l'ex-président tchadien Hissène Habré, réfugié au Sénégal depuis 1990 et poursuivi devant la justice belge pour des crimes commis pendant sa présidence, a constaté un journaliste de l'AFP.
Rassemblés à l'appel d'un collectif d'associations de la société civile, les manifestants, encadré par imposant dispositif policier, ont défilé dans les rues de la ville en brandissant des pancartes frappées de slogans tels que "Hissène Habré doit être extradé" ou "Président Wade, souvenez-vous de vos multiples promesses".
Quelques femmes habillées de noir en signe de deuil ont ouvert le cortège en portant des photos de victimes de la répression pendant l'ère Habré (1982-1990) barrées de la mention "nul n'est au-dessus des lois".
Au terme de leur défilé, les manifestants ont lu un message adressé à la France
"La demande d'extradition de Hissène Habré (...) s'inscrit dans la lutte universelle contre l'impunité et le Sénégal, maillon de cette chaîne ne doit pas rompre en refusant d'extrader Hissène Habré", ont-ils par ailleurs écrit au président sénégalais Abdoulaye Wade.
Les manifestants ont également été reçus par une délégation gouvernementale conduite par le ministre de la Sécurité
Sur la base d'une plainte déposée en 2000 par un Belge d'origine tchadienne, la justice belge a lancé le 19 septembre un mandat d'arrêt international à l'encontre d'Hissène Habré, qui vit à Dakar depuis son renversement par l'actuel président Idriss Deby en 1990.
Elle lui reproche des "violations graves" des droits de l'Homme, dont des "arrestations collectives et arbitraires, des meurtres en masse et des actes systématiques de torture contre les membres de certaines ethnies du pays".
Les autorités sénégalaises ont indiqué à plusieurs reprises qu'elles ne s'opposeraient pas à son extradition vers un pays où un procès équitable lui serait garanti mais se sont contentés pour l'instant de placer l'ex-dictateur sous résidence surveillée.
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