Le rêve d'un ordinateur à bas prix pour équiper les pays en développement devrait bientôt se réaliser grâce au travail de chercheurs du Massachussetts Intitute of Technology qui ont présenté à Tunis un prototype portable au prix coûtant de cent dollars. »Cela fait longtemps que nous rêvons d'un ordinateur à bas prix.
Aujourd'hui, nous avons un résultat technique impressionnant», s'est félicité le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, à l'occasion du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) à Tunis. M. Annan a souligné que cet ordinateur, qui »peut en faire presque autant que les modèles plus chers va permettre de grands progrès économiques et sociaux», »C'est une initiative excellente. A ce prix là, nous sommes prêts à en acheter des milliers, voire des millions», s'est enthousiasmé le président sénégalais Abdoulaye Wade. A l'occasion du SMSI, une équipe de chercheurs du Media Lab du MIT (Etats-Unis) a dévoilé le premier et unique prototype conçu dans le cadre de l'association à but non lucratif »Un ordinateur portable par enfant» fondée par le directeur du Media Lab Nicholas Negroponte. Le projet ambitionne de doter chaque enfant, en particulier ceux des pays pauvres, d'un ordinateur portable personnel pour faciliter l'accès à l'éducation et à la communication. Baptisé par ses concepteurs »la machine verte» en raison de sa couleur, l'appareil n'est pas plus grand qu'un livre, possède un microprocesseur de 500 mégahertz et peut être alimenté soit par le courant électrique, soit à l'aide d'une petite manivelle jaune disposée sur le côté droit du clavier. »Em mode +ebook+, une minute de manivelle peut alimenter l'ordinateur pendant près de 30 minutes, en mode de transmission, nous ne savons pas encore exactement», a confié Nicholas Negroponte, lors d'une présentation à la presse. »C'est une machine solide, utilisant peu de courant, qui fonctionnera avec des logiciels libres, pourra être reliée à l'internet et sera disponible dans toutes les langues de nos pays partenaires», a expliqué le chercheur américain. A ce jour, aucun contrat n'a encore été signé avec une entreprise pour le fabriquer, mais des pourparlers sont en cours avec cinq sociétés susceptibles de fabriquer ces ordinateurs portables. Le projet de l'association »Un ordinateur portable par enfant» est d'établir des partenariats avec des pays qui distribueraient ensuite gratuitement les appareils via leur ministère de l'Education. Idéalement, l'association voudrait lancer les premiers programmes dans deux pays asiatiques, deux pays africains et deux pays latino-américains. Selon M. Negroponte, les discussions sont avancées avec le Nigeria, l'Egypte, le Brésil, l'Argentine, la Thaïlande, la Chine et l'Inde. Pour des raisons d'échelle, le chercheur veut réaliser les premiers programmes avec des pays de grande taille qui commanderaient au moins un million d'ordinateurs mais, assure-t-il, »le lancement dans les plus petits pays se fera entre six et douze mois plus tard». Une fois le ou les fabricants choisis - des pourparlers sont en cours avec cinq sociétés - la production devrait très rapidement commencer, avec »quelques milliers d'exemplaires courant 2006», puis »plus de des dizaines de millions d'unités d'ici fin 2006 ou début 2007». Ce projet ne vise donc pas le marché du grand public, mais Nicholas Negroponte ne ferme pas la porte à la possibilité d'une commercialisation classique. »Si des entreprises veulent le fabriquer pour le vendre 150 ou 200 dollars, pourquoi pas», souligne M. Negroponte, »mais notre rôle, en tant qu'organisation à but non lucratif, est de fournir un ordinateur à prix coûtant pour améliorer l'éducation des enfants».
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