Sandrine Farès, Sandrine Madec, Mbaye Coulibaly et maintenant Ndary Guèye et Hassane Farès. En voyant tous ses présumés complices recouvrer la liberté, les avocats d'Idrissa Seck nourrissent l'espoir de voir leur client bénéficier d'un traitement similaire.
Est-ce par défaut de preuves que le parquet a décidé de ne pas s'opposer à la demande de mise en liberté provisoire introduite par les avocats de Ndary Guèye et de Hassane Farès ? Les avocats de l'ancien Premier ministre en sont convaincus, qui ont toujours soutenu que le dossier de leur client est vide. Autrement, s'interrogent-ils, comment le procureur peut-il se résoudre à l'idée de laisser libres, même provisoirement, cinq prévenus considérés comme complices pour un délit aussi grave que l'atteinte à la sûreté de l'Etat ? L'explication coule de source, selon eux : "C'est parce qu'il n'y a aucune preuve sérieuse qui pèse sur Idrissa Seck et ses présumés complices".
"Ce n'est pas de gaieté de cœur que le parquet a décidé de ne pas s'opposer à la demande de levée des mandats de dépôt contre Ndary Guèye et Hassane Farès", raisonnent les conseils de l'ancien Premier ministre qui nourrissent l'espoir de voir leur client bénéficier aussi d'un traitement similaire. Ils analysent, en effet, la libération en série des présumés complices d'Idrissa Seck comme un signe avant-coureur en faveur de l'ancien Premier ministre. Sandrine Farès, Sandrine Madec et Mbaye Coulibaly, également placés sous mandat de dépôt pour complicité dans le délit d'atteinte à la sûreté de l'Etat, ont aussi bénéficié d'une liberté provisoire.
Du côté du pouvoir, on rame à contre courant des allégations des avocats d'Idrissa Seck. Les avocats chargés de défendre les intérêts de l'Etat soutiennent avec force que la mise en liberté provisoire de présumés complices de l'ancien Premier ministre n'annonce nullement que ce dernier va bénéficier du même traitement. Et même si le mandat de dépôt pour le délit d'atteinte à la sûreté de l'Etat venait à être levé au profit du maire de Thiès, cela ne saurait justifier l'absence de preuves contre Idrissa Seck et ses présumés complices. Selon eux, le juge dont le rôle consiste à instruire à charge ou à décharge, est seul habilité à en décider et il serait prématuré pour les conseils du maire de Thiès de faire des ronds de jambes. "Gare au réveil douloureux", préviennent-ils.
En tout état de cause, l'ancien Premier ministre ne quitterait pas Rebeuss même délesté du mandat de dépôt relatif au délit d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Il pèse sur lui, deux autres délits. Idrissa Seck est accusé de malversations dans le cadre des chantiers de Thiès et de sortie irrégulière de correspondances de la prison de Rebeuss. Pour le premier délit, le maire de Thiès a écopé d'un mandat de dépôt pour un dossier dont les avocats de l'ancien Premier ministre n'ont cessé de dénoncer la lenteur. La commission d'instruction ne s'est toujours pas réunie et jusqu'ici tous les actes ont été posés par le président de ladite commission.
Amadou DIOUF (Walf)
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