ATHENES (AFP) - Une quarantaine de jeunes gens, qualifiés d'anarchistes par la police, ont brièvement attaqué vendredi matin l'Institut français d'Athènes, situé dans le centre-ville, une action liée aux troubles actuels dans les banlieues françaises.
Les assaillants, encagoulés et casqués, ont fait irruption dans la cour de l'Institut, brandissant des drapeaux rouge et noir, et ont brisé une trentaine de vitres par des jets de boulons et de pierres, a dit le directeur de l'établissement, Alain Fohr.
Ils ont aussi maculé les murs de peinture rouge et noire et d'inscriptions proclamant "qui sème des armées récolte la guerre civile, à Paris, Athènes, et partout", jonchant la cour de tracts avec le même slogan, a-t-il précisé.
"Notre estimation est que cette attaque est liée aux troubles dans les banlieues françaises", a affirmé M. Fohr. Selon la police, le groupe s'est ensuite replié à l'intérieur d'une université proche, où la police ne peut pas entrer en vertu d'un régime d'immunité universitaire.
"L'attaque, sans violences contre les personnes, a été très brève et était bien organisée", a souligné le directeur. Les jeunes s'en sont aussi pris à l'Ecole Française d'Archéologie, à proximité, où ils ont brisé quelques vitres, a ajouté M. Fohr.
Une attaque similaire avait été menée jeudi soir par une quarantaine de jeunes contre l'Institut français de Salonique, la deuxième ville grecque, dans le nord. Le groupe avait brisé des vitres et laissé des tracts affirmant que les "Insurgés ont le droit avec eux".
L'ambassade de France à Athènes va examiner s'il est nécessaire de demander un renforcement de la protection policière de ses établissements en Grèce, en liaison avec la commémoration, le 17 novembre, de la répression par la junte des Colonels (1967-74) du soulèvement des étudiants de l'école Polytechnique d'Athènes, en 1973.
Cette célébration donne traditionnellement lieu à une forte mobilisation de la mouvance anarchiste locale, avec son cortège d'incidents et d'affrontements avec la police.
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