Trois cents émigrants sénégalais regroupés dans l'Est du Maroc (ambassadeur)

BOUARFA (Maroc), 9 oct (AFP) - Trois cents émigrants sénégalais ont été regroupés dans deux centres de la ville marocaine de Bouarfa, à 540 km à l'Est de la capitale, afin d'être renvoyés vers leurs pays d'origine, a affirmé dimanche à l'AFP l'ambassadeur du Sénégal, qui se trouve sur place. "Nous avons regroupé hier 81 Sénégalais que nous avons trouvés à Bouarfa, ainsi que 131 autres qui erraient dans le désert à Ain Chouater (250 km plus au sud), et nous en avons fait venir en bus 91 qui étaient à Oujda (plus au nord), soit au total 302 personnes", a déclaré M. Ibou Ndiaye.

"Nous attendons également l'arrivée de 189 Sénégalais, interpellés à Nador (près de l'enclave espagnole de Melilla). Nous pensons gagner Oujda dans la journée et avec l'aide des autorités marocaines, j'espère pouvoir rapatrier en avion mes 490 compatriotes aujourd'hui (dimanche) vers Dakar", a-t-il indiqué. Selon, lui, il y a plus d'un millier d'émigrants africains dans le secteur, sans pouvoir en préciser leur nombre exact. Des diplomates maliens et guinéens se trouvaient également à Bouarfa. Par ailleurs, une journaliste de l'AFP a vu dans un centre de Bouarfa des dizaines d'émigrants maliens, camerounais, burkinabè et nigérians, qui ont été ramenés samedi soir dans des bus alors qu'ils se trouvaient dans le désert depuis plusieurs jours. "J'ai été jeté comme les autres dans le désert, il y a cinq jours, sans eau, ni nourriture par les forces de l'ordre marocaines. Nous avons dû marcher jusqu'à des villages où les habitants nous ont donné à boire et à manger", a raconté à l'AFP Bekari Traoré, 25 ans, originaire de Bamako. "Hier (samedi), ils (les Marocains) sont venus nous chercher et nous ont conduits ici. Ils nous ont donné du pain, du fromage et de l'eau, mais nous ne savons ce que nous allons devenir", a-t-il ajouté. Par ailleurs, la journaliste de l'AFP a également vu quatre bus dimanche matin prendre la route d'Errachidia (280 km au sud-ouest de Bouarfa). Ces bus transportaient des émigrants africains, dont des femmes, menottés les uns aux autres.