ne cérémonie commémorant le naufrage du navire sénégalais Le Joola (officiellement 1.863 morts le 26 septembre 2002), a regroupé mercredi à Banjul des Français ayant perdu des parents et des proches dans la catastrophe, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le Joola a chaviré un soir de tempête dans l'océan Atlantique au large de la Gambie voisine, alors qu'il reliait Ziguinchor (sud) à Dakar. Seules 64 personnes ont réchappé du naufrage.
Une délégation de 17 Français, conduite par Alain Verschatse de l'Association des familles des victimes du Joola (AFV-Joola, basée à Toulouse, sud de la France), a assisté mercredi à cette cérémonie dite "du souvenir" dans les locaux de l'Alliance franco-gambienne, sise à Kairaba Avenue (banlieue de Banjul).
Y ont également assisté des représentants de l'ambassade de France à Banjul, des responsables gambiens et sénégalais, des dignitaires religieux ainsi que des membres de la Croix-Rouge et des forces gambiennes de sécurité qui ont participé aux secours il y a trois ans.
"Il s'agissait de faire comprendre aux gens que nous sommes avec eux, que nous avons apprécié le travail fait à l'époque de ces faits terribles, parce que cela ne devait pas être très facile. Nous avons tenu à les remercier pour leur soutien", a expliqué à l'AFP Alain Verschatse.
"Cette cérémonie était très importante pour les familles françaises dans la mesure où le gouvernement sénégalais ne nous aide pas beaucoup pour la recherche de nos proches, l'identification et le renflouement de l'épave du Joola. C'est nous qui sommes obligés de nous déplacer pour nous rapprocher de nos disparus", a déclaré M. Verschatse.
"Les familles de victimes sénégalaises, françaises et hollandaises, entre autres, ne peuvent pas démarrer un deuil sans pouvoir se recueillir sur une tombe digne réservée à leurs proches", a-t-il ajouté, en précisant que "trop de victimes" se trouvaient encore soit dans l'épave du Joola, soit dans ce qu'il a qualifié de "cimetières-fausses communes" à Bassori (ouest de la Gambie) et à Kantène (sud du Sénégal).
Outre Bassori et Kantène, des naufragés non identifiés ont été inhumés à Mbao (près de Dakar) et Kabadio (près du lieu du naufrage, vers la frontière gambienne).
Sur les 1.863 morts du bilan officiel du naufrage, environ 500 corps ont été récupérés. Les autres sont restés prisonniers de l'épave, qui repose dans l'océan Atlantique, à une quarantaine de kilomètres des côtes gambiennes.
Mercredi dans la matinée, les membres de la délégation française s'étaient rendus près du site du naufrage, où ils se sont recueillis avant de jeter des gerbes de fleurs dans les flots, selon l'AFV-Joola.
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