« Chantiers de Thiès »: Me Wade cherche une porte de sortie

Va-t-on vers un enterrement en règle des affaires des « Chantiers de Thiès » et d’atteinte à la Sûreté de l’Etat pour lesquelles Idrissa Seck est retenu depuis le samedi 23 juillet incarcéré à la Maison centrale d’arrêt de Rebeuss ? De sources dignes de foi, le Président de la République très embarrassé par la tension née de l’inculpation et du placement sous mandat de dépôt du maire de Thiès, serait en train de dérouler un plan pour sortir de la situation actuelle que certains libéraux assimilent à une vraie bombe contre le Parti démocratique sénégalais (Pds) et le pouvoir du Président de la République. Le Président Wade n’est pas seulement préoccupé par le couplage des élections. Nos sources croient savoir que la tournure prise par l’affaire Idrissa Seck l’inquiète au plus haut point. C’est que Me Wade a non seulement jaugé la température sociale interne qui s’est dégradée depuis la mise aux arrêts de l’ex-numéro deux du Pds, mais aussi les effets négatifs de cette affaire pour son image personnelle à l’étranger. Il semble d’ailleurs, de bonne source, que le Président Wade s’en soit bien rendu compte lors de ses déplacements en France et aux Etats-Unis où l’on ne comprend pas dans certains milieux politiques et lobbies d’affaire qu’il s’acharne ainsi sur le numéro deux du Pds sans que la preuve d’une quelconque culpabilité ne soit jusqu’ici avancée. Un des avocats de Idrissa Seck, qui avait tiré la sonnette d’alarme pour avertir que l’Amérique suivait de très près cette affaire, avertissait déjà les autorités sur les conséquences qu’un procès inéquitable aurait sur le Sénégal. « C’est compte tenu de tout cela que le Président Wade a décidé de prendre à bras le corps ce problème », informe une source très proche du Palais. Wade aurait d’ailleurs lancé quelques signaux à ses ministres de l’Intérieur, Ousmane Ngom et de la Justice, Cheikh Tidiane Sy il y a quelques semaines pour leur demander de trouver des preuves sur le chef d’accusation de l’atteinte à la Sûreté de l’Etat pour lequel Idrissa Seck a été entre autres inculpé. Nos sources de renchérir que c’est justement pour cette raison qu’on a assisté à une traque sans merci durant tout le mois de septembre. Les auditions de Awa Guèye Kébé, d’Opa Ndiaye, de Diattara, l’inculpation de Mbaye Coulibaly rentre dans ce cadre. Il faut aussi noter que Idrissa Seck, selon ses proches qui lui ont rendu visite ces derniers jours, d’une étonnante sérénité. Mieux, il ne fait plus de sortie dans la presse, par correspondances interposées pour charger le Président de la République. Ce dénouement annoncé est-il immiment ? On ne saurait dire. « Tout dépendra », nous dit une source généralement informée qui voit dans la sortie de Nafi Ngom Keïta (qui a presque blanchi Idrissa Seck), une tentative du pouvoir de procéder à un troc bien planifié. Abdoulaye Diop serait ainsi l’agneau ; Ou peut-être, celui qui va permettre un dénouement de la situation. copyright©nettali2005